Édito du 14/03/17

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Violence patronale, violence policière, 
c’est tout le système capitaliste qu’il faut renverser ! 

Ils nous exploitent, ils nous matraquent et ils nous tuent 

Depuis le viol de Théo Lukana à Aulnay-sous-bois le 2 février 2017, se multiplient les témoignages de jeunes, victimes quasi quotidiennes de la police. Aux insultes racistes, « bamboula », sexistes « fils de pute », « salope » et homophobes, « enculé » s’ajoutent inexorablement les palpations sur les parties intimes, les viols à la matraque mais aussi les meurtres comme pour Adama Traoré, Amine Bentounsi ou encore Ali Ziri et tant d’autres. Et quand la jeunesse se dresse face à l’injustice d’un système qui a d’abord laissé planer le doute sur le fait que le viol par la matraque ait été accidentel (!), elle est alors victime d’une violence inouïe. 

Mais cette répression comme mode de fonctionnement n’est que le prolongement par la force d’une violence sociale où le taux d’exploitation augmente en même temps que l’exclusion. En une semaine, deux suicides de salariés dans des secteurs soi-disant « protégés » . Le jour-même où les travailleuse-eur-s de la Santé étaient massivement mobilisé-e-s, le 7 mars, une de leurs collègues de l’hôpital Cochin se suicidait sur son lieu de travail. Et en fin de semaine, c’est le suicide d’un cheminot de Saint-Lazare, militant syndicaliste, en butte à la répression de sa direction depuis des années parce qu'il dénonçait inlassablement tous les méfaits patronaux. C'est bien la direction de la SNCF, main dans la main avec ce gouvernement, qui est la première responsable de cette vie brisée, fracassée sur l’autel de la rentabilité. 

Trois semaines de blocages sur des lycées 
et la peur du gouvernement que la situation ne s’embrase 

A la suite du viol de Théo, on a assisté à des réactions spontanées de colère dans les quartiers populaires mais aussi dans un certain nombre de lycées d’Île-de-France et de certaines régions. Ainsi, malgré les foudres policières qu’elle subit crescendo depuis l’état d’urgence et la mobilisation contre la loi Travail, une partie significative de la jeunesse n’a pas l’intention de se résigner. Depuis la rentrée des dernières vacances, des dizaines de blocages ont eu lieu. Chaque fois, ils ont eu pour corollaire une présence policière massive donc agressive. Et à chaque fois encore, des dizaines de jeunes ont reçu du gaz, des tirs de flashball, des grenades de désencerclement, des coups de matraque. A chaque fois, des dizaines de gardes à vue ont eu lieu suite à des arrestations brutales. Mais la jeunesse s’est souvent retrouvée bien seule dans sa mobilisation. Alors, le 19 mars, journée de manifestation pour la dignité, contre le racisme et les violences policières est l’occasion de montrer notre solidarité de classe, salarié-e-s, avec ou sans papiers, jeunes des quartiers populaires, des lycées. Nous subissons toutes et tous l’humiliation, la répression et l’exploitation qu’engendre la politique de ce gouvernement au service des riches et des patrons. C’est pourquoi c’est bien un tous ensemble que nous devons construire pour enfin mettre à mal ce système capitaliste dont la répression n’est qu’une des conséquences. Alors que depuis des semaines, s’étale devant nous le spectacle répugnant de la bourgeoisie qui s’enrichit sur notre dos et tergiverse sur celui ou celle susceptible d’emporter les suffrages. Mais qui que ce soit qui en ressorte, il ou elle sera un fidèle défenseur du capital. 

 Le 22 avril, c’est notre 1er tour social ! 

Nous ne supportons plus d’être les victimes des patrons voraces, des gouvernements complices mais nous n’acceptons pas non plus de courber l’échine. Des grèves par centaines ont lieu chaque semaine depuis des mois et beaucoup d’entre elles gardent en mémoire l’expérience de la détermination déployée par une partie de notre camp social lors de la mobilisation contre la Loi Travail. Et c’est pourquoi plusieurs syndicats CGT (Info Com, Goodyear, Énergie Paris) et Sud Poste 92 ont lancé un appel pour reprendre la rue et manifester à Paris le 22 avril, veille du premier tour de l’élection présidentielle ! C'est aussi le sens de la candidature de Philippe Poutou, seul ouvrier parmi tous les candidats, qui explique qu’il faut retrouver les solidarités, renouer avec les luttes, renverser ce système et ses institutions pourries.

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