Parti socialiste : en marche... vers la balkanisation !

Pas un jour ne se passe depuis la déroute du candidat Hamon à l’élection présidentielle sans que les politiciens du PS ne lavent leur linge sale en public. Valls, Hamon, Aubry, Hidalgo, Taubira, chacun à leur manière, précipitent le PS vers l’explosion.

Valls, le grand perdant de la primaire socialiste, doublé sur sa droite par Macron pour la succession de Hollande à l’Élysée, n’a plus qu’une possibilité pour ne pas disparaître des écrans-radars politiciens pendant les cinq prochaines années : se faire élire député de l’Essonne ! Mais le mouvement En marche ! l’avait prévenu que s’il se présentait au nom du PS, il trouverait évidemment un candidat macronien face à lui. Pour éviter le risque de se prendre une nouvelle veste, Valls a donc annoncé le 9 mai vouloir être candidat aux législatives... pour le compte de Macron, ce qui a immédiatement entraîné une menace d’exclusion du PS par Cambadélis.

Mais cette conversion intéressée a été fraîchement accueillie par l’entourage du nouveau président qui a rappelé que, comme les 17 000 prétendants à un siège à l’Assemblée dans le sillage de la victoire élyséenne, Valls devait d’abord soumettre sa candidature au comité macronien... Et il a finalement été recalé ! Mais, sans doute pour préserver l’avenir, En Marche ! ne présentera pas de candidat contre lui. Cela n’a pas empêché Valls de traiter Macron de « méchant » dans une interview au Journal du Dimanche le 14 mai... No comment.

Tous ensemble... vers le chacun pour soi !

Valls n’est pas le seul à organiser sa vie d’après. Alors que le PS espère au mieux renouveler 80 sièges de députés sur les 295 détenus aujourd’hui (alors que l’institut Opinionway ne lui en accorde que 28 à 43), c’est le sauve-qui-peut général pour préserver ses chances de revenir un jour jouer dans la cour du pouvoir.

Ainsi, Hidalgo, Aubry et Taubira, accompagnées d’intellectuels et d’artistes, ont lancé le 10 mai un nouveau mouvement, Dès demain, un « mouvement d’innovation » ouvert à « tous les humanistes qui croient encore en l’action ». On ne sera pas étonnés de lire que le premier défi de notre temps est le changement climatique dont les signataires pensent que la prise en compte pourrait créer de très nombreux emplois. Le second défi est « l’inclusion », nouveau terme à la mode pour parler de lutte contre la pauvreté. Les défis trois et quatre sont la démocratie (dont les citoyens « sont la première source d’énergie ») et la défense du « vivre ensemble » à travers la culture et l’éducation. Bon, circulez, y a rien à voir, en aurait dit Coluche ! « Ça n’est pas un parti, ça n’est pas un courant », a rassuré Hidalgo, précisant : « mon travail, ma mission, mon mandat, c’est Paris, et de gagner les jeux Olympiques pour Paris 2024 ». Et sans doute sa réélection en 2020 !

Quant à Hamon, il a annoncé le même jour qu’il lancerait le 1er juillet un mouvement « large, transpartisan », afin de « reconstruire la gauche », sans pour autant quitter le Parti socialiste car «  on peut appartenir au Parti communiste, aux écologistes, se reconnaître dans différentes candidatures et avoir envie de travailler ensemble ». Le retour du retour de la gauche plurielle ? Là encore, que du vieux pour tenter de faire croire qu’il y aurait quelque chose de neuf. Pourvu que les dirigeants du PS nous épargnent la suite de leurs querelles picrocholines autour de la dépouille pour l’héritage.

Marie-Hélène Duverger

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