Edito du 01/09/15

À quand la rentrée des luttes sociales ?

À l'Université d'été du PS, Valls a bien mouillé la chemise pour essayer de faire croire que son parti et son gouvernement allaient être les seuls remparts contre le Front national lors des prochaines échéances électorales. Il a même fait mine de s'émouvoir de la situation inhumaine vécue par des dizaines de milliers de réfugiés partout en Europe... alors que depuis des mois et des mois, c'est son gouvernement qui traque inexorablement tous les sans-papiers sur le sol français et condamne les militants qui les soutiennent ! Macron, le ministre de l’Économie, banquier millionnaire, est moins hypocrite : il a terminé sa visite à l'Université d'été du MEDEF en incriminant les 35 heures comme cause du chômage. C'est comme dans les films policiers de série B, il y en a un qui tape dur et l'autre qui cause gentiment, mais c'est au service d'une même politique : servir toujours mieux les intérêts du patronat !

Austérité ici et partout en Europe, y'en a marre !

En Grèce, la potion du mémorandum concoctée par les banques européennes et acceptée par le gouvernement Tsipras va être terriblement amère pour l'immense majorité de la population, rendue déjà exsangue par des années d'attaques. Une preuve supplémentaire que si les travailleurs, les chômeurs et les jeunes ne prennent pas directement leur sort en main, c'est le retour de bâton assuré : même en votant « non » à 61 % lors d'un référendum, c'est le « oui » des possédants et des puissants qui l'emporte. Cela montre une fois encore que partout en Europe, il faudra des luttes d'ampleur : pour desserrer l'étau de l'austérité et faire reculer les patrons, pour permettre aux exploités de prendre les commandes de la société, et pour mettre en place des mesures d'urgence capables de s'en prendre à la propriété d'une minorité et de satisfaire les besoins de toutes et de tous. 

Il n'y aura pas de miracle : il ne faut compter que sur nos luttes

Le gouvernement espère une « rentrée sociale » calme et tranquille... Pourtant, dès le 17 septembre, les salariés des hôpitaux de Paris seront de nouveau en grève, après trois journées au printemps, contre la volonté du gouvernement d'augmenter leur temps de travail. Durant l'été, de nombreux services hospitaliers ont été fermés, notamment des urgences (Valognes, Firminy, Saint-Vallier, Dreux...), contraignant les patient-e-s à rallonger leurs déplacements pour bénéficier de soins, avec les risques que cela implique. Même le SMUR a été fermé quelques jours à Mantes-la-Jolie ! Dans la santé, c'est le moment de généraliser et de faire converger toutes les luttes contre l'austérité. Dans l’Éducation Nationale, la grogne est forte parmi tous les personnels frappés par les suppressions de postes et les attaques contre leurs conditions de travail. Et c'est souvent la même colère qui gagne les parents d'élèves face aux classes surchargées, aux profs non remplacés dès la rentrée, à leurs enfants sans lycée ou sans fac. Une journée de grève nationale dans l'éducation est en préparation pour le mois qui vient. 

Les directions des syndicats CGT, Solidaires, FSU et FO ont annoncé mollement une journée de mobilisation interprofessionnelle le 8 octobre... Depuis le 9 avril, aucune occasion de faire s'exprimer la colère sociale à l'échelle du pays n'a été proposée. C'est tragique, car ce serait pourtant la moindre des choses ! Que ce soit le 8 octobre ou avant, partout où les salariés décideront de le faire, il est important de se mobiliser, de faire converger les colères, avec l'idée que pour faire reculer un tant soit peu le gouvernement et le patronat, il va falloir s'y mettre tous ensemble, une bonne fois pour toutes !

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