Édito du 24/01/17

 

Quand le nouveau président milliardaire des États-Unis 
voit son investiture sabotée par des millions de manifestant-e-s 

Ce week-end, bien plus que l’investiture-spectacle de Trump, ce qui aura marqué aux États-unis, ce sont les marées de manifestant-e-s dans tout le pays : 500 000 à Washington comme à Los Angeles, 250 000 à Chicago, 200 000 à New York, 100 000 à Denver et Boston. Au total, 2 millions de manifestant-e-s dans tous le pays. 
D’abord réaction aux propos misogynes et rétrogrades quant aux droits des femmes à disposer de leurs corps tenus par Donald Trump durant toute sa campagne, les rassemblements ont aussi relayé les revendications pour l’égalité réelle des lesbiennes et gays et pour le respect des droits des minorités noires et amérindiennes. 

La politique des démocrates a largement servi l’arrivée au pouvoir de ce capitaliste bling bling 

Trump s’apprête indéniablement à gouverner dans un style plus direct et brutal. Avec 19 ministres qui possèdent autant de richesses que les 109 millions d’Américains les plus pauvres, le ton de son gouvernement est donné : le candidat anti-système sera un président, comme les précédents, défenseur du capitalisme avec un cran au-dessus dans la remise en cause des droits des femmes, des sans-papiers, en d’autres termes, des franges les plus opprimées des exploité-e-s. 
Après deux mandats d’Obama, une ségrégation raciale exacerbée, des travailleurs pauvres par millions, une multiplication des interventions militaires au nom de l’anti-terrorisme et une politique pro israélienne sans complexe, l’arrivée de Trump apparaît bien comme le résultat de ces politiques anti ouvrière, pro patronale et guerrière qui favorisent l'abstention des plus pauvres et des victimes des discriminations. 

Pas de fatalité : aux États-unis comme partout ailleurs dans le monde, notre camp social résiste ! 

Depuis 2008, les capitalistes partout sur la planète se sont donné d’énormes moyens d’étrangler les travailleur-euse-s, de rogner leurs droits et de les mettre de plus en plus en concurrence. Pourtant, une frange significative de notre camp social n’a pas l’intention de se laisser faire, on l'a vu en France avec la mobilisation contre la loi Travail. 
Le cirque des primaires du Parti socialiste n’en finit pas de s’éloigner des préoccupations et des colères exprimées durant ce printemps. Entre Valls et Hamon, difficile de sérieusement argumenter que l’un défendra davantage le intérêts des salarié-e- et de la jeunesse que l’autre. Bien sûr, Valls comme premier ministre d’un gouvernement qui aura ratiboisé le Code du travail et déroulé le tapis rouge au patronat en usant à maintes reprises du 49.3 pour être sûr d’aller au bout du sale boulot, la carte de visite du candidat de gauche n’est pas crédible. Mais Hamon, comme ancien ministre de l’éducation nationale qui a mis ses pas dans celui des promesses non tenues de Hollande, de la casse de l’éducation prioritaire et de la mise en place des rythmes scolaires aura beau noyer le poisson avec un programme électoral appelant à une « république bienveillante », rien ne saurait effacer son bilan et celui du gouvernement dans lequel il a choisi d’être. 

En 2017, il faut que ça pète ! 

Rien ne sortira de bon du chapeau électoral ! C'est bien pourquoi on ne pourra compter que sur notre capacité à nous unir, à nous battre, comme le font par exemple dès aujourd'hui les enseignants des ZEP, les salarié-e-s de la Fnac, les militants syndicalistes de chez Goodyear et de bien d'autres entreprises, en cherchant à construire le tous ensemble pour en finir avec le capitalisme !

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